L'année commence fort...
Après (et entre) les sessions de formations avec Françoise Tellier Loumagne, j'ai eu la chance d'aller écouter deux conférences sur les teintures végétales (enfin pas que mais le reste...).
Samedi dernier à l'INHMA, dans le cadre de l'académie des savoir-faire lancée par la Fondation Hermès.
(Oui, alors j'ai lamentablement échoué à envoyer mon dossier dans les temps, je n'avais pas grand espoir d'en faire partie mais rater son envoi à une heure près... Bref ! )
Heureusement, on peut y assister en 'candidat libre' ce dont j'ai profité.
Or donc, samedi dernier, j'ai démarré la journée en écoutant Michel Pastoureau nous raconter combien les teinturiers français étaient réputés procéduriers et chamailleurs.
En effet, on les connaît beaucoup grâce aux archives judiciaires et au dictons douteux du genre "teindre c'est feindre"...
On sait aussi que les couleurs étaient au Moyen-Age séparées en ateliers distincts, et qu'on ne reconnaissait que celles déclarées 'grand teint'.
Pour le reste (car cela ne concernait pas que les beaux draps..), on parlait de teinture de village.
Suivi Dominique Cardon, Dame dont j'ai eu le plaisir de découvrir les ouvrages, qui vont de la botanique à la bible (ben oui, la bible en matière de teinture naturelle pour moi!), en passant par le manuel pratique seventies et les mémoires d'un maître des couleurs.
Car si elle a commencé par teindre dans sa cuisine (ce qui me laisse quelques espoirs...), elle est aujourd'hui directrice de recherche émérite au CNRS, spécialiste des teintures naturelles et archéologue des tissus.
Elle participait à une table ronde plus orientée 'mode', avec deux messieurs qui, en comparaison, m'ont laissé peu de souvenirs.
Elle a prouvé qu'avec un peu de passion, de méthode et d'entêtement, on pouvait tout à fait ressusciter les recettes des vieux manuels pour retrouver les gammes de couleurs, créant un habile parallèle avec le brillant travail d'Aboubakar Fofana.
Car oui, il était là aussi. Nous avons échangé quelques mots et j'ai appris qu'il n'avait plus son atelier à Aubervilliers ni même pu (encore) atteindre son objectif, faute de soutien sur place, de production d'indigo traditionnel au Mali.
Je croise les doigts pour que son entreprise réussisse, puisqu'avoir une boule de feuilles fermentées de là-bas est un voeu que j'ai formulé depuis au moins 4 ans...
Plaisir d'éouter aussi Esclarmonde Monteil, conservatrice au musées des tissus de Lyon, qui a brossé le portrait des différentes méthodes d'impressions textiles.
Mais bon, tout cela était comme avoir grimpé sur l'Olympe, et pourtant, mon rêve éveillé s'est poursuivi mardi soir...
Car j'assistais à l'ENSAD à l'intervention, sur le même thème de Sandrine Rozier.
Elle nous a fait voyager à travers le Japon grâce au récit de sa résidence "Couleurs Vivantes" à la Villa Kujoyama de Kyoto.
Quelques mois passés à rencontrer professeur et artisans, pardon Artisans, passionnés, de ce pays ou esthétique et savoir-faire son littéralement siamois.
Un bien beau voyage d'où elle a rapporté, pour en avoir pratiqué certaines, un incroyable nuancier de couleurs végétales...
Une belle leçon aussi, puisque les couleurs sont, là-bas, considérées tout autrement.
Peu importe la solidité, on ne cherche pas le grand teint, mais la nuance, la vivacité, la subtilité.
De même, on préfère, quitte à y passer des semaines, la plante fraîche à l'extrait colorant, les bains courts, peu chauffés et répétés aux gros bouillons...
Je me suis même amusée à faire le parallèle entre la cuisine française et la cuisine japonaise, mais c'est là un autre débat...
Merci à vous tous pour l'inspiration et l'élan que m'ont apporté ces rencontres !
Après (et entre) les sessions de formations avec Françoise Tellier Loumagne, j'ai eu la chance d'aller écouter deux conférences sur les teintures végétales (enfin pas que mais le reste...).
Samedi dernier à l'INHMA, dans le cadre de l'académie des savoir-faire lancée par la Fondation Hermès.
(Oui, alors j'ai lamentablement échoué à envoyer mon dossier dans les temps, je n'avais pas grand espoir d'en faire partie mais rater son envoi à une heure près... Bref ! )
Heureusement, on peut y assister en 'candidat libre' ce dont j'ai profité.
Or donc, samedi dernier, j'ai démarré la journée en écoutant Michel Pastoureau nous raconter combien les teinturiers français étaient réputés procéduriers et chamailleurs.
En effet, on les connaît beaucoup grâce aux archives judiciaires et au dictons douteux du genre "teindre c'est feindre"...
On sait aussi que les couleurs étaient au Moyen-Age séparées en ateliers distincts, et qu'on ne reconnaissait que celles déclarées 'grand teint'.
Pour le reste (car cela ne concernait pas que les beaux draps..), on parlait de teinture de village.
Suivi Dominique Cardon, Dame dont j'ai eu le plaisir de découvrir les ouvrages, qui vont de la botanique à la bible (ben oui, la bible en matière de teinture naturelle pour moi!), en passant par le manuel pratique seventies et les mémoires d'un maître des couleurs.
Car si elle a commencé par teindre dans sa cuisine (ce qui me laisse quelques espoirs...), elle est aujourd'hui directrice de recherche émérite au CNRS, spécialiste des teintures naturelles et archéologue des tissus.
Elle participait à une table ronde plus orientée 'mode', avec deux messieurs qui, en comparaison, m'ont laissé peu de souvenirs.
Elle a prouvé qu'avec un peu de passion, de méthode et d'entêtement, on pouvait tout à fait ressusciter les recettes des vieux manuels pour retrouver les gammes de couleurs, créant un habile parallèle avec le brillant travail d'Aboubakar Fofana.
Car oui, il était là aussi. Nous avons échangé quelques mots et j'ai appris qu'il n'avait plus son atelier à Aubervilliers ni même pu (encore) atteindre son objectif, faute de soutien sur place, de production d'indigo traditionnel au Mali.
Je croise les doigts pour que son entreprise réussisse, puisqu'avoir une boule de feuilles fermentées de là-bas est un voeu que j'ai formulé depuis au moins 4 ans...
Plaisir d'éouter aussi Esclarmonde Monteil, conservatrice au musées des tissus de Lyon, qui a brossé le portrait des différentes méthodes d'impressions textiles.
Mais bon, tout cela était comme avoir grimpé sur l'Olympe, et pourtant, mon rêve éveillé s'est poursuivi mardi soir...
Car j'assistais à l'ENSAD à l'intervention, sur le même thème de Sandrine Rozier.
Elle nous a fait voyager à travers le Japon grâce au récit de sa résidence "Couleurs Vivantes" à la Villa Kujoyama de Kyoto.
Quelques mois passés à rencontrer professeur et artisans, pardon Artisans, passionnés, de ce pays ou esthétique et savoir-faire son littéralement siamois.
Un bien beau voyage d'où elle a rapporté, pour en avoir pratiqué certaines, un incroyable nuancier de couleurs végétales...
Une belle leçon aussi, puisque les couleurs sont, là-bas, considérées tout autrement.
Peu importe la solidité, on ne cherche pas le grand teint, mais la nuance, la vivacité, la subtilité.
De même, on préfère, quitte à y passer des semaines, la plante fraîche à l'extrait colorant, les bains courts, peu chauffés et répétés aux gros bouillons...
Je me suis même amusée à faire le parallèle entre la cuisine française et la cuisine japonaise, mais c'est là un autre débat...
Merci à vous tous pour l'inspiration et l'élan que m'ont apporté ces rencontres !